La Cristallomancie : Mon expérience avec la boule de cristal

La cristallomancie, c’est l’art de voir à travers une surface brillante, souvent une boule de cristal. Mon expérience avec la boule de cristal m’a profondément marqué : ces sphères de verre, en apparence banales, sont devenues des portes vers des réalités mystérieuses. Elles sont utilisées depuis longtemps dans la pratique de la voyance, par ceux qui cherchent à ressentir au-delà du visible.

Origines et pratiques autour de la boule de cristal

Il est dit que certaines de ces boules auraient aussi servi dans des expériences scientifiques, chez des physiciens, des chimistes ou même des alchimistes. Par exemple, Marco Antonio de Dominis s’en est servi comme prisme pour étudier les arcs-en-ciel. Théodore Flournoy, dans son ouvrage Des Indes à la planète Mars, évoque également une boule utilisée pendant des états d’hypnose, comme support d’induction. C’est une étude fascinante autour du somnambulisme datant du début des années 1900.

Mais avant tout, la cristallomancie repose sur une chose essentielle : une surface parfaitement polie et réfléchissante, que ce soit une boule, un miroir, ou même un lac paisible. Au fil du temps, elle a servi à retrouver des objets perdus, démasquer des voleurs, ou scruter l’avenir. La boule de cristal est donc à la fois symbole et outil, miroir de l’invisible.

Ma première expérience boule de cristal et ses conséquences

Il y a plusieurs années, j’ai fait l’acquisition d’une boule de cristal de Bohême. Elle était accompagnée d’un petit livret mentionnant les dangers potentiels et donnant quelques clés pour interpréter les images qu’on pourrait y percevoir à force de concentration.

Évidemment, je n’ai pas attendu. Je l’ai immédiatement déballée et installée dans ma chambre, avec une bougie posée sur la table réservée à mes pratiques. Mais la flamme, instable, dansait sur le cristal et gênait ma concentration. J’ai fini par poser un tissu noir en fond pour apaiser les reflets.

Installé confortablement, je me suis plongé dans la boule. Dix minutes peut-être. Soudain, une petite brume grise, comme un nuage, est apparue à droite et s’est déplacée lentement vers le centre… Et là, je me suis souvenu d’un avertissement : si un nuage sombre entre par la droite, c’est parfois le signe d’un esprit malicieux.

Il faut alors immédiatement poser un mouchoir sur la boule, souffler la bougie, mettre un peu de musique et détourner ses pensées. Mais j’étais fasciné. Je n’ai pas bougé, j’ai continué à regarder. Le nuage a continué sa route, presque jusqu’à la gauche. Alors, enfin, j’ai recouvert la boule et suivi le rituel de « déconnexion ».

Une nuit que je n’oublierai jamais

Je suis insomniaque depuis toujours, mais cette nuit-là, l’insomnie allait prendre une autre tournure. J’ai éteint la lumière et me suis allongé, prêt à dormir, dans ce calme que j’aime tant.

À peine les yeux fermés, j’ai senti une main chaude se poser sur mon front, comme si elle voulait me l’enfoncer dans l’oreiller. J’ai ouvert les yeux. Rien. J’ai bondi hors du lit, j’ai fouillé partout. Sous la table, sous le lit, rien. J’ai fini par me dire que ce n’était qu’un spasme musculaire.

Mais quelques minutes plus tard, deux mains ont saisi mes chevilles et m’ont plaqué les talons dans le matelas. Là, j’ai paniqué. J’ai réussi à me libérer et j’ai allumé la lumière en tremblant. J’étais comme un enfant qui vient de faire un cauchemar… sauf que je ne dormais pas.

Et puis le troisième phénomène : une main invisible, mais ferme, est venue presser mon ventre. Pas de douleur, mais une sensation bien réelle. J’étais glacé. Et là, j’ai compris. C’était la boule. Le petit nuage noir. Un esprit qui avait traversé la boule de cristal pour venir jusqu’à moi.

Dans le noir, debout, j’ai crié en silence : « Viens si t’oses ! Viens ! On va voir qui de nous deux… » Mais mes jambes tremblaient, bien plus que mon courage ne le laissait croire.

La nuit s’est écoulée sans sommeil. Le jour s’est levé et avec lui, le calme. Mais dès la nuit suivante, l’esprit est revenu. Et cela a duré une semaine. Chaque soir, des sensations, des frissons, des mains qui frôlent.

Jusqu’à ce que je ne prie plus pour moi, mais pour lui. Je lui ai parlé : « Va vers la lumière, je t’en prie… Je n’ai pas peur de toi, mais je ne peux pas vivre ainsi. » Et finalement, il est parti. Je n’ai plus jamais ressenti sa présence.

Seconde expérience boule de cristal : une vision féerique

Quelques mois plus tard, j’ai recommencé. Mais cette fois, j’ai pris mes précautions. Tissu noir, bougie douce, concentration. Et cette fois, le petit nuage est venu de gauche à droite, signe rassurant.

Je suis resté immobile, l’œil rivé sur le cœur de la boule. Quinze minutes peut-être. Et puis, doucement, une forme s’est dessinée. D’abord floue, comme un rêve lointain. Un paysage est apparu. Fin, aquarellé. Une forêt, un petit ruisseau. Le vert de l’herbe tapissait le bas du cristal.

Et dans ce décor, elle est arrivée. Pas en marchant. Ni en flottant vraiment. Elle avançait doucement, comme une danseuse de l’air. Une silhouette féminine, fine, nue, haute de cinq centimètres à peine. Deux ailes translucides, bleu pâle, semblables à celles d’une libellule. Et des yeux noirs, profonds, presque irréels. Une elfe, sans aucun doute.

J’étais penché, le nez presque collé au cristal. Fasciné. L’image ne bougeait pas. Elle était là, stable, comme un tableau vivant. J’ai frotté mes yeux. Elle était toujours là. Elle regardait autour d’elle, explorait la scène, paisible. Et moi, j’étais comme suspendu hors du temps.

Depuis cette nuit-là, je sais que la boule de cristal n’est pas un simple objet. C’est un portail. Mais ce portail peut s’ouvrir sur des merveilles… ou sur des esprits joueurs. Alors je reste prudent. Je garde en moi cette phrase : « Les esprits ne veulent pas vous faire mal. Mais vous faire peur ? Oh que oui… »

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